Gabon libre : 3 clés pour incarner notre liberté

Hey Love, 

Je suis comblée de vous réécrire enfin ! Mon retour soudain et imprévu à cause des événements que nous avons tous vécus, aurait dû s’inscrire dans un tout autre contexte. Mais finalement, je reviens sous un Gabon nouveau.

Après le coup d’état l’opération de sauvetage du Général Brice Oligui Nguema, en observant les nombreux messages et commentaires qui inondent les réseaux sociaux et qui résonnent dans mon entourage proche, une évidence s’est imposée à moi. Après 63 ans de “fausse démocratie” ou de “dictature voilée”, nous sommes enfin dans un pays libre, mais nous sommes restés les mêmes. Or les mêmes causes créent les mêmes conséquences. Et nous avons la responsabilité de faire en sorte que les erreurs du passé ne se répètent jamais.

Ce petit article est une humble piqûre de rappel de ce que nous ne devons plus être de ce qu’un Gabonais libre doit incarner à partir du 30 août 2023.

Avoir la mentalité d’hommes libres 

Nous avons passé 63 ans dans un système politique mais aussi un système de pensée dans lequel certaines habitudes ont été créées et entretenues. Vivre dans un pays où sa voix ne compte pas a fait en sorte que le gabonais lambda ne rêve plus et a du mal à se voir plus loin que dans un bureau de cadre de la fonction publique. Habitué au favoritisme, au repli identitaire et à la tolérance de la médiocrité. 

C’est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude.

Le Gabon nouveau a besoin de gabonais à l’esprit libre, pleins de rêves et d’espoir qui ne se verra pas freiner par son ancien système de pensée. La mentalité d’homme libre exige la fin des barrières limitantes psychologiques qui nous fait croire qu’on avait besoin de “relations”, d’être “fils de” ou “ami de” pour évoluer. Fini la politique du “bon petit du bon grand” et le culte de la personnalité envers les personnes à des postes décisifs ! Vivre dans le Gabon nouveau exige aussi de cesser de “donner le coca” dans les administrations publiques pour voir son dossier avancé. Vous êtes libres ! Retenez-le.

Le chemin va être long et peut-être semé d’embuches, mais tenez ferme. Ne retombons pas dans la facilité qui nous fera céder à nos anciens démons.

Prendre ses responsabilités de citoyen

Être libre ne signifie pas seulement jouir de ses droits, mais aussi embrasser nos devoirs envers notre pays. Au Gabon, la plupart pense qu’un bon citoyen c’est juste celui qui applique son droit de vote. Certainement à cause de toutes les campagnes de communication effectuées pour inciter à l’enrôlement aux listes électorales. 

Recherchez le bien de la ville où je vous ai menés en captivité, et priez l’Éternel en sa faveur, parce que votre bonheur dépend du sien.

jeremie 29 : 7

Un Gabonais libre est un citoyen actif, conscient de son rôle dans la construction et la gestion de la cité. Il respecte les lois en vigueur, respecte autrui , participe et veille au fonctionnement des institutions démocratiques, contribue aux charges publiques et défend son pays. Un citoyen libre s’implique dans toutes les décisions et actions mises en œuvre par les institutions. Nous devons nous exprimer sur les projets de loi, les réformes et autres mesures qui seront mises en œuvre. Nous devons faire passer l’envie à tous les prochains dirigeants de prendre le Gabon comme leur terrain de jeu.

Autorisez-vous à faire entendre votre voix. N’hésitez pas à rejoindre la société civile ou suivre des pages dédiées comme celle du Copil citoyen pour comprendre votre rôle de citoyen. Cessez de parler dans les bars et dans les maisons. Le Gabon a besoin de votre voix et de votre engagement.          

Servir Dieu (et donc son prochain), plutôt que servir l’argent

Une chose que ce système a appris aux Gabonais, c’est que la politique est un tremplin pour gagner de l’argent. On entre dans un parti politique ou on crée une association pour avoir des subventions ou pour assouvir ses propres ambitions professionnelles. Nous devons revenir à la base et comprendre que la politique et les mouvements associatifs existent pour le bien de la collectivité. Notre leitmotiv doit être les générations futures. 

Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments.

1 timothé 6 : 10

Revenons à nos valeurs chrétiennes et ancestrales. Nous ne pouvons acclamer la fin de l’ancien régime et vouloir garder ses propres turpitudes. On ne peut vouloir tout et son contraire. On a vécu dans un pays où des pères de famille fraudaient au vu et su de leurs propres enfants. On a mis nos principes dans le placard pour quelques gombos. C’est terrible ! 

Le Burkina est devenu le pays des hommes intègres après le passage héroïque de Thomas Sankara à sa tête. L’intégrité fait désormais partie de leur identité nationale. Choisissons également de refléter une valeur forte qui fera partie intégrante de notre identité. Ne laissons pas cette occasion d’entrer en possession de notre histoire et d’en faire une inspiration pour les autres pays d’Afrique. 

Dear lovers, il me semble avoir trop écrit. Retenons que nous avons une chance rare de façonner l’histoire et de créer un avenir qui reflète nos aspirations les plus profondes. Osons rêver d’un Gabon où la peur n’a pas sa place, où la servitude est un souvenir lointain.

Le changement du Gabon ne saurait se faire sans le changement du Gabonais disait Slam Master No. Prenons chacun la responsabilité de refléter ce changement. Et que la fin du régime Bongo ne soit pas un buzz de plus qui passera sous silence, mais un catalyseur de ce que deviendra le Gabon digne d’envie auquel tous nous rêvons. 

Que Dieu vous bénisse.

Allez, tchuss.