DOSSIER : Je vis sereinement ma période menstruelle en 2023 au Gabon

Crampes, douleurs dorsales, nausées, diarrhées, vomissements, changements d’humeurs, pertes financières, altération des compétences professionnelles, inconfort, insécurités psychologiques, voici grosso modo le lourd tribut physique, économique et social que je dois porter chaque mois durant ma période menstruelle. Ca fait beaucoup, tu trouves? Je ne te le fais pas dire.

J’ai décidé en 2023 de canaliser l’énergie que j’émets pour me plaindre et me concentrer pour trouver une solution ou des alternatives pour un cycle plus serein, moins douloureux, moins cher et plus confortable. Bien entendu, je ne prétends pas avoir découvert l’ultime secret pour stopper les douleurs menstruelles. L’idée, c’est de trouver le bon cadre et de faire de mon mieux pour rendre cette expérience naturelle non pas agréable mais moins désagréable. 

Avant toute chose, il est préférable pour vous, de vous rendre chez un gynécologue (voire deux) pour être sûre que vous ne souffrez d’aucune maladie et que vos douleurs sont normales.

Problème 1 : les règles valent un budget conséquent dans une vie. 

Durant ma période menstruelle, je dépense entre 2.000 FCFA et 10.000 FCFA selon le type de serviettes hygiéniques que je vais utiliser. Sans inclure les soins dont j’aurai besoin pour la gestion de la douleur. Sachant que les règles durent en moyenne 42 ans dans une vie, ceci représente un budget entre 1.092.000 FCFA et 5.460.000 FCFA environ. C’est énorme pour la gestion d’un besoin primaire qui concerne la moitié de la population mondiale.

A titre de rappel, avoir ses règles est aussi naturel qu’uriner ou déféquer. Et ni l’un ni l’autre ne coûte aussi cher que d’avoir ses règles. D’où le phénomène de précarité menstruelle décrié dans plusieurs pays. C’est pourquoi il existe de nombreuses initiatives visant à offrir gratuitement des serviettes hygiéniques aux femmes défavorisées ou pour les élèves/étudiantes. En Écosse par exemple, un projet de loi visant à offrir les serviettes hygiéniques gratuitement à toutes les femmes a été voté. Au Gabon, ce sont les associations féminines, à l’exemple de GENA,  qui collectent des serviettes hygiéniques pour les femmes défavorisées.

Solution 1 : Opter pour des serviettes hygiéniques réutilisables

Il y a quelques années, une amie m’expliquait que durant son séjour estudiantin au Bénin, elle voyait des jeunes filles utiliser des pagnes comme protection durant leur période. Ce que j’avais trouvé à l’époque pas très hygiénique et contraignant. Cependant, en y réfléchissant, cette démarche était plus écologique et économique que les serviettes hygiéniques jetables disponibles dans le commerce. 

J’ai testé pendant mon dernier cycle les serviettes lavables et réutilisables de la marque Phabulyn, à base de bambou. Et l’idée de ne plus avoir à dépenser pour des serviettes hygiéniques ces 3 prochaines années, me plait énormément. Les serviettes hygiéniques Phabulyn sont utilisables pendant 3 ans. Si on en revient à mon précédent calcul, j’en aurai pour une économie entre 78.000 Fcfa et 390.000 Fcfa. Les serviettes sont douces et confortables, et les tailles sont adaptables selon les flux. 

Je les ai testées à une période où j’enchaînais réunions, tournages, cérémonies familiales, et même veillée mortuaire. J’ai été assise longtemps, debout longtemps, allongée aux heures de sommeil, en marche et je n’ai pas enregistré de gros incidents. Juste 2 petites fuites qui n’ont pas eu le temps d’atteindre mes vêtements. Et la contrainte de laver sa serviette n’est pas aussi “crade” que je l’imaginais, et reste utile et nécessaire. Ca s’est fait aussi naturellement que laver un sous-vêtement sale.

Problème 2 : Pollution, mauvaise alimentation et produits chimiques

Il y a quelques semaines, j’ai eu un échange enrichissant avec Gianna Delisa Ondo, fondatrice de la marque Phabulyn qui commercialise ses propres produits pour le confort menstruel. Elle m’expliquait que “ les serviettes hygiéniques jetables sont chimiques. Les marques veulent qu’elles soient très attrayantes. Mais ces produits chimiques dans notre utérus sur 10/15 ans laissent des dépôts énormes et peuvent influencer notre santé intime”. Imaginez donc ce que ça peut causer sur 40 ans ?! Et là, j’ai réalisé qu’effectivement, de plus en plus de femmes souffrent d’inconfort durant leur période ou de santé intime défaillante.

Trop de femmes ont des myomes, des fibromes, des problèmes d’infertilité, etc. Mais d’où viennent ces phénomènes ?! La réponse est qu’ils viennent très souvent de notre alimentation, de notre environnement qui est de plus en plus pollué, mais également de tous ces produits chimiques. On mange du surgelés et des légumes plein d’engrais rarement 100% bio, on respire de l’air pollué par les déchets et l’émission de dioxyde de carbone et on utilise au quotidien des objets (cosmétiques, parfums, tissus, etc) plein de produits chimiques. 

Les serviettes hygiéniques jetables et les tampons contiennent généralement des produits chimiques qui sont des perturbateurs endocriniens, des résidus toxiques, des facteurs pouvant entraîner de l’endométriose. Pareil pour les serviettes jetables et les tampons bio qui contiennent du plastique, des allergènes et parfois du parfum.

Solution 2 : Opter pour une démarche écoresponsable selon vos possibilités

J’insiste sur le “selon vos possibilités”, car je suis consciente que c’est difficile d’être écoresponsable. Pour ce qui est de l’alimentation, j’ai diminué drastiquement ma consommation de sodas et je ne bois ni thé, ni café, ni lait pendant ma période. A la place je prends des infusions ou de la citronnelle. Mangez frais autant que possible. 

La marque Phabulyn m’a proposé ses compléments alimentaires “Le féminin” à base de Gattilier, de magnésium et de vitamines pour lutter contre les symptômes prémenstruels, les changements d’humeur. Ils aident également au confort du cycle. 

Aussi, les serviettes hygiéniques Phabulyn sont en tissu à base de fibres de bambou. Donc plus de dépôt chimique dans mon utérus par le biais des serviettes pour les 3 prochaines années.

J’opte pour des cosmétiques bio ou naturels autant que possible. Par exemple, pour ma peau, j’ai toujours du magningou (huile d’amande), de l’huile de coco ou du beurre de karité. Actuellement, pour ma routine skincare, j’alterne entre les produits de la marque gabonaise Azury Cosmétiques 99% à base de produits naturels, et la gamme à la vitamine C de Garnier qui s’engage pour une beauté durable (la green beauty). 

Problème 3 : les douleurs !!!!

Pour mon cas, c’est certainement le plus gros problème. Entre 2021 et 2022, j’ai bien diminué ma consommation d’anti-inflammatoires. Et c’est mon foie qui doit me remercier. Je buvais environ 15 comprimés par cycle, sachant que j’en ai pris pendant 15 ans environ. Ça donne à peu près 2.925 comprimés consommés. Même en écrivant ça, j’ai eu froid dans le dos.

En cas de douleurs excessives, je suis obligée d’aller me faire injecter. Le meilleur moyen pour que ça n’arrive pas est de changer drastiquement ma routine de façon permanente. Non pas seulement en période menstruelle. Autant vous dire que le challenge est grand.

Solution 3 : Les anti-inflammatoires naturels

A présent, je consomme entre 3 et 5 comprimés par cycle, et je compte bien diminuer encore. J’y ajoute les infusions naturelles à base de plantes aux vertus anti-inflammatoires comme celles de la coopérative MAS et famille

Je fais des bains de siège. Et mon nouveau joujou du bonheur, c’est ma bouillotte qui soulage vachement mes douleurs du bas-ventre et du dos. Tout ça n’éradique pas la douleur, mais tend à la rendre plus supportable et surtout, moins handicapante. Je compte poursuivre avec les infusions même en dehors des périodes et procéder à des nettoyages internes à base avec des compléments alimentaires Pro-intima de Phabulyn ou des infusions de la coopérative MAS et famille.

Problème 4 : Avoir le mental fragilisé

Je ne sais pas si vous imaginez ce que représente d’avoir un cycle menstruel autant tumultueux. On est nerveuse, anxieuse, stressée au moins 2 semaines par mois. Je suis triste lors de ma période prémenstruelle, et à bout de nerfs pendant ma période. 

Et à côté de tout ça, on doit avoir des vies normales et assurer à tous les niveaux. Le monde vous imagine capricieuse et fragile, et l’on doit se justifier constamment. 

On doit bosser dur et autant que lorsque l’on est en parfaite santé. Parce que “les règles c’est pas la maladie”. Je vous épargne des opinions collectives en Afrique sur le congé menstruel, qui est pourtant une vraie discussion voire une évidence sous d’autres cieux avec des projets de loi votés. Bref, c’est dur mentalement tout ça.

Solution 4 :  Croire

Cela va bientôt faire 3 ans que je blogue, et donc 3 ans que je vous partage mes tips, mes anecdotes sur les règles douloureuses. Mes problèmes menstruels sont quasiment connus de tous. Je change, modifie, ajuste mes habitudes au rythme des signaux de mon corps. Et je vais de mieux en mieux. Avec quelques rechutes, mais beaucoup mieux. Cette année 2022 par exemple, je n’ai dû me faire injecter qu’une fois, en novembre. Contre 2, 3, 4 fois les années antérieures. Les combats sont faits pour être menés, alors je continue de me battre. Parce que je crois que je parviendrais à avoir une période menstruelle sereine un jour. On va bagarrer les gars !

Et puis il faut discuter, s’informer, chercher. Ne pas se contenter des “c’est le corps qui réclame l’enfant”. J’ai des abonnés qui ont déjà un enfant mais qui galèrent toujours. Entre les fibromes, le SOPK, l’endométriose, il y a des maladies qu’on connaît depuis moins de 20 ans à peine. En gros, faites de votre mieux, Dieu fera le reste.

Cet article a été long à écrire, à lire aussi certainement. Mais il relate bien mon aventure menstruelle et mes défis pour cette année. Je te propose, si toi aussi, tu as des règles douloureuses et inconfortables de rejoindre cette nouvelle routine.

N’oublie pas de croire. L’un des plus beaux miracles de Jésus pour moi, est sans doute celui de la femme de sang. Je trouve ça énorme que dans la Bible, on parle déjà des problèmes de santé intime des femmes. Comme quoi, il y a un espoir pour nous mesdames. Et comme on dit, tant qu’il y a la vie, il y a de l’espoir.

Auteur : Malvyna

Petite dame gabonaise de 1m59, Consultante en Communication d'entreprise. Beauty addict, amoureuse de cheveu crépu, féministe sur les bords, fan de Rnb des 90's et 00's Pleine d'amour et d'eau fraîche.

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