Hey Love !
Depuis plusieurs semaines, le monde sportif gabonais est sous les projecteurs internationaux en raison de son plus grand scandale sexuel et pédocriminel dénoncé par le journaliste du Guardian, Romain Molina. Du football, au basket, en passant par le taekwondo et même le tennis, plusieurs arrestations ont été effectuées depuis.
Cette affaire a choqué la toile entière au Gabon de par son aspect à la fois pédocriminel mais également homosexuel. Ceci en sachant tous les a priori et le tabou qui règne autour de ces sujets.

Entre moquerie, accusation, spéculations, appel au boycott, on a vu de tout ces dernières semaines. Le concept de dénonciation d’abus sexuels sur le web étant relativement nouveau en Afrique francophone, et particulièrement au Gabon, j’ai tenu à indiquer “les bons gestes” à avoir sur le web pour soutenir au mieux les victimes et arriver à une véritable prise en charge du dossier par la justice. Si dans d’autres pays le #Metoo a complètement changé les mentalités, nous espérons que ce scandale sexuel en fera autant et libérera la parole sur d’autres abus dans divers secteurs;
Voici donc les attitudes à adopter en cas de scandale sexuel sur le web.
1- Soutenir les victimes et manifester de la compassion envers elles
L’omerta qui existe autour des agressions sexuelles, particulièrement chez les hommes, provient de la honte et la peur de la victime qui pense qu’il ne sera pas cru par la communauté. C’est pourquoi il est important qu’ils sachent que leur parole vaut de l’or et qu’on leur fait confiance.
Dans le cas du Gabon où un journaliste liste les noms d’agresseurs sexuels accusés par des victimes en anonyme, le public doit faire confiance à l’expertise de l’enquêteur en sachant que la justice prendra le relais.
Donc épargnez-nous les “je l’ai connu en 2002, il était gentil donc ces accusations sont fausses”.
2- Encourager le plus grand nombre à libérer la parole
Lorsqu’il y a un scandale sur un potentiel prédateur sexuel, il arrive que la justice ou les médias effectuent des appels à témoins. C’est là que votre soutien démontré aux victimes permettra aux autres victimes et témoins de se sentir en confiance.
Un témoin peut être n’importe qui. Il peut s’agir de votre voisin, de votre ancien collègue ou de cet inconnu qui est drôle sur Facebook. C’est pourquoi il est important de faire preuve de compassion et d’empathie lorsque l’on prend la parole sur ce type de sujets.
Il ne faut surtout pas se moquer ou traiter de potentielles victimes de “femmelettes” comme si l’agression sexuelle avait été consentie.
3- Ne pas exposer les noms des potentielles victimes
Un de vos proches vous a raconté son agression sexuelle ou vous en avez été témoin ? Ne vous donnez pas pour mission de citer son nom en ligne. C’est une grosse erreur ! La victime doit être libre de répondre à l’appel à témoin en toute discrétion sans l’intervention d’un tiers.
Au pire vous pourrez l’inciter à témoigner mais toujours en respectant sa volonté de révéler son identité ou pas. Il pourrait être victime de harcèlement moral sur le web.
Il ne faut surtout pas citer le nom d’une potentielle victime au cours d’un live ou sur une publication. C’est irresponsable !
4- Exiger la justice auprès des autorités
Une fois que les accusations ont été faites, il est important d’exiger aux autorités de prendre en main le dossier et de le porter en justice. Bien que l’on connaisse bien le côté laxiste de notre justice, nous pouvons utiliser nos plateformes internet comme espace de revendications pour que justice soit faite dans des délais raisonnables.
Comment ? En faisant des statuts revendicateurs, en créant un hashtag viral, en taggant le ministère de la justice ou le procureur. Ces actions ont déjà fait leur preuve dans d’autres pays. Pourquoi pas ici?
5- Suivre toutes les étapes de l’affaire jusqu’au procès
Cette dernière habitude est très importante pour avoir des résultats escomptés. Malheureusement, en 2022, on consomme trop d’informations trop vite. Ce qui a pour effet que les buzz ne durent plus longtemps. En 2-3 jours, l’affaire est oubliée. Or les scandales liés à la justice mettent plus de temps pour être résolus. Il faut donc un suivi attentif des différentes avancées du dossier.
Pour le Gabon par exemple, l’affaire Capello devrait avoir le même écho que l’affaire Maître Chaka, l’affaire Mombo ou l’affaire Dandy vu qu’il s’agit du même dossier de pédocriminalité dans le milieu sportif. Nous devons suivre l’évolution du dossier avec la même ardeur et la même soif de vérité.
Continuer de lire, commenter et partager les articles de Romain Molina sur la pédocriminalité au Gabon avec la même ferveur.
Pour conclure, n’oubliez pas qu’on ne rit pas de tout. Surtout tant que justice n’a pas été rendue. Chaque blague ou tentative d’humour sur ce sujet d’une violence extrême est un coup de poignard aux victimes et à leur proche. Nous ne savons pas qui nous lit sur internet.