
Hey Love,
Je ne vais pas lancer une nouvelle rubrique musicale même si j’aime la musique. Je vais plutôt te parler d’une chanson qui est spéciale selon moi. Et je pense, pour tous ceux qui ont compris la profondeur du message qu’elle véhicule.
Petite reine toute belle comme toi
Joli teint noir caramel comme toi
Cette chanson, vous l’avez compris, c’est « Princesse d’Afrique » du rappeur gabonais Lord Ekomy Ndong. Elle est disponible sur l’album « Petit mutant dans son coin« , et je vous invite à l’écouter pour bien comprendre cet article.
J’ai été une petite fille noire. Aujourd’hui je suis une jeune femme noire. Et il y a tellement de choses dont j’aurais aimé avoir eu conscience plus jeune, ou des attitudes que j’aurais aimé avoir développées en grandissant que j’ai dû malheureusement apprendre à adopter que dans ma vingtaine. Une perte de temps mémorable lol !
Passons au vif du sujet, je vais vous dire pourquoi cette chanson doit être connue de toutes les petites filles africaines.
Parole de roi, parole de père
Si tu te perds, voilà ton repère
Ouvre l’oreille, que la magie opère !
Parce qu’elles seront des femmes…noires !
Etre une femme en soi est une grâce immense mais qui peut rapidement paraître comme une sorte de bénédiction problématique au quotidien. Qu’une femme choisisse d’être féministe ou pas, femme au foyer ou pas, femme vertueuse ou dite « facile », on fait toute face aux mêmes problèmes d’inégalités, de violences, d’abus, de harcèlement, de misogynie, de sexisme etc.
et puis un jour maudit dans ce beau pays
profitant de la nuit l’ennemi s’est introduit…
Et quand tu es une femme noire, le niveau de toutes ces atrocités augmente d’un cran. Parce que oui, les femmes noires mènent un combat d’un autre niveau lié au racisme, au colorisme, au black fishing, à l’hypersexualisation de la femme noire, etc.
Et malheureusement, nous ne sommes majoritairement pas prêtes à l’âge adulte pour faire face à ça. On grandit dans un cocon familial où pour la plupart, toutes ces questions ne sont jamais abordées. On nous laisse nous nourrir des médias de masse, on perd notre identité culturelle, à 12 ans on veut toutes avoir les cheveux défrisés et adultes, on se retrouve à faire 2 fois plus pour être moins payée qu’un homme ou une blanche, qui « paraît » plus compétente forcément.
…mais à mesure qu’elle avançait en âge
son petit cœur se remplissait de courage
C’est pourquoi les petites africaines ont besoin d’entendre cette parole du roi qui leur rappelle qu’elles sont des futures reines. Qu’elles ne doivent rien laisser les atteindre et continuer à se battre avec ceux qui l’aiment, qui ont la même vision qu’elle.
Peut-être que grâce à cela, elles ne ressentiront pas le besoin de se dépigmenter la peau et d’adopter des styles de vie qui ne correspondent pas à leur statut de princesse africaine.
Parce qu’elles sont l’avenir de l’Afrique
La femme est celle qui donne la vie. C’est elle qui nourrit, éduque, berce un enfant et lui inculque des valeurs. La petite fille d’aujourd’hui est la maman de demain. Chaque petite fille sera la maman chaque enfant d’Afrique. La petite fille est l’avenir de l’Afrique.
Créer une élite de petites filles africaines conscientes de leur identité, c’est créer dans un avenir, un continent puissant et fier. Où chacun sait qui il est, d’où il vient et qui entend toujours la voix de ses ancêtres qui dit :
N’oublie pas ! surtout n’oublie pas, n’oublie pas
que c’est le sang des rois et le feu des étoiles qui brûlent en toi. N’oublie pas !
Dans cette future Afrique, il régnerait l’union et l’amour de la terre mère. Il n’y aurait aucune place pour des politiques avides de pouvoir en quête d’une énième technique de fraude pour un énième mandat.
Voilà pourquoi je pense qu’il est important que vous fassiez écouter cette chanson à votre petite fille, nièce ou cousine, que vous lui expliquiez ce qu’elle représente et qu’elle en fasse son hymne. Vous n’êtes peut-être pas un roi, mais vous êtes un père, une mère, une tante, un oncle, un grand-frère, etc…et en tant que tel, vous avez le devoir de leur montrer la voie.
Au final c’est l’histoire
d’une courageuse princesse noire
à la tête d’un royaume fondé
par une armée d’esclaves libérés
Les petites américaines ont « Brown Skin Girl » de Beyoncé et Blue Yvi, les petites africaines et surtout gabonaises ont « Princesse d’Afrique » de Lord Ekomy Ndong et Ayilé. Parce que au-delà de notre couleur de peau, on a notre propre histoire et une culture riche et puissante qui doit être perpétuée.
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